Que la justice et la paix jaillissent

En ce temps de la Création que l’Église célèbre du 1er septembre au 4 octobre (fête de St François d’Assise), nous sommes invités à méditer avec le Prophète Amos « que le droit jaillisse comme une source ; la justice, comme un torrent qui ne tarit jamais ». Chapitre 5 – verset 24.

 

Notons que le 4 octobre commence le synode des évêques sur la synodalité.

Il s’agit pour l’Église de trouver un chemin où nous pourrions répondre à l’appel du Seigneur sur notre Église.

Cette synodalité est un partage, non pour imposer un point de vue personnel mais pour chercher ce que Dieu désire pour nous.

Je pense que le temps de la Création doit ressembler à cette démarche afin qu’ensemble nous participions à la sauvegarde de la Création.

 

L’objectif est de préserver la maison commune qui a été confiée à notre famille humaine.

Cela réclame une prise de conscience où nous passons de notre sphère privée à la dimension de la Création : la Création et la Rédemption sont inséparables.

Annoncer le Dieu Rédempteur demande d’annoncer le Créateur comme nous l’enseigne le Livre de la Genèse dans le récit de la Création.

« Cela est bon, cela est très bon ».

 

Ce refrain est l’émerveillement de Dieu devant la Création qu’Il vient de réaliser.

Pourquoi aujourd’hui sommes-nous en train de détruire ce qui nous a été confié ? La gestion des ressources, l’utilisation équitable pour l’ensemble des Nations pour ces dernières, la gestion de l’énergie, l’impact de nos manières de vivre sur notre planète.

 

Chacun de nous avons à renouveler notre relation avec la Création.

De nombreuses réalités ont déjà changé dans notre manière de vivre. Une grande partie d’entre nous cherchons la sobriété. La paroisse s’est engagée sous le label « Église Verte » mais nous savons qu’il nous reste un chemin à parcourir.

Justice et paix. Le Prophète Amos peut nous inspirer pour découvrir la source de la justice et de la paix. La justice est un ajustement à ce que Dieu désire.

Inlassablement cherchons par la lecture des Écritures, la vie sacramentelle, la vie fraternelle et la relation aux autres, ce chemin du désir de Dieu.

En revanche, ne tombons pas dans une spiritualisation mais apprenons à discerner comment être juste en toute situation, comme nous le demande le Pape François, pour que nos actes correspondent à nos intentions.

Et cela personnellement et en communauté.

 

Que la paix jaillisse.

Aujourd’hui, dans notre société et dans le concert des Nations, la paix est extrêmement fragile. Nos contemporains, ainsi que nous-mêmes, ont de grandes difficultés à trouver la paix.

Cette dernière est l’objet d’une lutte, d’un combat.

St Augustin définissait la paix comme la tranquillité de l’ordre.

Cela implique de savoir où nous allons et de vivre paisiblement le chemin qui nous y conduit.

 

Comment pouvons-nous, dans le désordre qui nous habite, trouver le chemin de tranquillité ?

Comment pouvons-nous, à l’image de St François d’Assise, être artisan de paix autour de nous ?

 

Transformons nos malédictions (dire du mal) en bénédictions (dire du bien).

J’espère que notre communauté chrétienne puisse être transformée dans cet esprit de bienveillance. Ayons la certitude que nous serons alors renouvelés profondément, ainsi que le monde dans lequel nous sommes.

Cela peut paraître très ambitieux avec notre seule force humaine. N’oublions pas qu’il y a notre part et celle de Dieu.

Avec le psalmiste, tournons-nous vers le Seigneur en le suppliant : « ô Seigneur envoie ton Esprit, qu’il renouvelle la face de la terre ».

 

Père Jean-Marie CRESPIN

Vicaire