L’Avent a pour but de tourner notre prière et nos cœurs vers ce que l’on appelle les « fins dernières », autrement dit la venue du Christ ressuscité dans toute sa gloire, que tous les chrétiens attendent. Cependant l’Avent est aussi la préparation de nos cœurs à célébrer Noël.

De nombreux dialogues jalonnent les textes bibliques qui nous sont proposés pendant ce temps de l’Avent, (que ce soit avec Jean le Baptiste, Jésus, l’ange du Seigneur, Marie, Joseph, Elisabeth, Zacharie…). Se rapprocher, s’exprimer, s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact, tout cela se résume dans le verbe ‘‘dialoguer’’. Pour nous rencontrer et nous entraider, nous avons besoin de dialoguer. Si l’amour par nature est dialogue ou communication, comme nous dit le pape, il faut bien reconnaître que toute communication n’est pas Amour.

En octobre 2020, le Pape François signait une lettre encyclique (de 216 pages) qu’il a intitulée « Fratelli tutti », expression en italien tirée d’un écrit de Saint François d’Assise qui s’adressait « à tous ses frères et sœurs, pour leur proposer un mode de vie au goût de l’Évangile ». Pour nous préparer à la joie de Noël, cette encyclique dont je vous cite quelques passages peut nous aider à évangéliser nos dialogues, notamment sur les réseaux sociaux :

« On confond en général le dialogue avec quelque chose de très différent : un échange fébrile d’opinions sur les réseaux sociaux, très souvent orienté par des informations provenant de

médias pas toujours fiables. Ce ne sont que des monologues parallèles qui s’imposent peut-être à l’attention des autres plutôt en raison de leurs tons élevés et agressifs. Mais les monologues n’engagent personne, au point que leurs contenus sont souvent opportunistes et contradictoires. » (§200)

« Souvent, la diffusion retentissante de faits et de plaintes dans les médias tend en réalité à entraver les possibilités de dialogue, parce qu’elle permet à chacun de garder, intangibles et sans nuances, ses idées, ses intérêts et ses opinions, avec, pour excuse, les erreurs des autres. L’habitude de disqualifier instantanément l’adversaire en lui appliquant des termes humiliants prévaut, en lieu et place d’un dialogue ouvert et respectueux visant une synthèse supérieure. Le pire, c’est que ce langage, habituel dans le contexte médiatique d’une campagne politique, s’est généralisé de telle sorte que tout le monde l’utilise quotidiennement. Le débat est souvent manipulé par certains intérêts qui ont un pouvoir plus grand et qui cherchent malhonnêtement à faire pencher l’opinion publique en leur faveur. Je ne pense pas seulement à un gouvernement en fonction, car ce pouvoir manipulateur peut être économique, politique, médiatique, religieux ou de tout autre genre. » (§201)

Ce temps de l’Avent est là pour nous rappeler que nous sommes fils et filles de Dieu. Cela devrait changer tout dans nos dialogues de tous les jours. C’est en nous efforçant de mettre toute notre vie en accord avec tout l’Évangile que nous préparons Noël en vérité.

Bon temps de l’Avent !