La Communion de désir… Pourquoi et comment…

par le Père Didier Rapin
Curé des paroisses Sainte-Geneviève et Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours

 

Cette privation de communion peut nous réveiller et nous aider à prendre davantage conscience de la grandeur de ce sacrement et de la place que nous lui donnons dans notre vie.

Je reçois quelques demandes de tel ou tel paroissien qui me demande s’il ne pourrait pas participer physiquement mais discrètement à une messe dominicale retransmise en direct sur notre site. Jusqu’au moins au 11 mai, je continuerai de répondre négativement à ces demandes pour plusieurs raisons :

Sur un plan sanitaire : Le virus se transmet dans la très grande majorité des cas de façon aéroportée, disséminé par les minuscules gouttelettes de la respiration, des postillons, de la toux. Même en respectant les mesures de prévention sur les gestes barrières et les règles de distanciation sociale, plus le contact est long, plus le risque de contamination augmente. Les célébrations d’obsèques sont permises car elles sont de courte durée (30 minutes) alors qu’une messe dominicale dure 60 minutes.

Sur un plan civique : Les chrétiens ne sont pas au-dessus des lois de la République. Le ministère de l’Intérieur souligne que les lieux de culte “ne sont pas obligatoirement fermés” durant cette période. Les fidèles peuvent s’y rendre “lors de leur promenade autorisée à titre dérogatoire” à condition qu’ils soient “en très petit nombre” à l’intérieur et qu’ils y prient “isolément”. En revanche, “il ne doit y avoir aucun regroupement fortuit ni rassemblement organisé” tel qu’une “cérémonie cultuelle”.

Sur un plan ecclésial : Notre évêque nous demande de célébrer la messe sans fidèles. Comme le rappelle le Concile Vatican II, en ce qui concerne les évêques, les prêtres “doivent respecter en eux l’autorité du Christ, Pasteur suprême. Qu’ils aient pour leur évêque un attachement sincère, dans la charité et l’obéissance”.

Sur un plan spirituel : Mgr Laurent Dognin, évêque de Quimper, s’est exprimé à ce sujet : “Tout en suivant la messe à la télévision ou sur la radio, cette privation de communion peut nous réveiller et nous aider à prendre davantage conscience de la grandeur de ce sacrement et de la place que nous lui donnons dans notre vie. Charles de Foucauld parle d’une « grande grâce pour lui”. Saisissons cette privation douloureuse pour accueillir la grâce d’en faire, à la fin du confinement, une occasion de venir ou revenir à la messe de façon plus motivée, de communier d’une façon plus consciente de ce que nous faisons. Et d’y trouver ce “très grand bonheur” dont parle Charles de Foucauld.

Sur un plan pratique : Notre évêque, Mgr Matthieu Rougé vient de nous écrire une belle prière de communion de désir que vous trouverez ci-dessous. Avec cette prière (parmi tant d’autres), tous les paroissiens ont donc la possibilité de pouvoir vivre bien des fruits de la communion physique au Corps et Sang du Christ.

Père Didier Rapin
Curé

 


Lire le communiqué de la conférence des évêques de France du 24 avril 2020

Interview de Mgr Rougé par Famille Chrétienne


 

Prière de Communion Spirituelle


Écrite par Mgr Matthieu Rougé,
Évêque de Nanterre

Seigneur Jésus,
avant de passer de ce monde à ton Père, avant d’aller jusqu’au bout de l’amour,
Tu nous as invités 
à faire mémoire de Ta mort et de Ta résurrection par le mystère du pain et du vin consacrés.

Fais grandir en nous
le désir de participer à Ton eucharistie avec nos frères et sœurs rassemblés dans une profonde disponibilité intérieure.

En ce jour où nous ne pouvons pas recevoir Ton corps, permets que nous soyons en profonde communion avec Toi et avec Ton Eglise 
dans la force de l’Esprit.

Permets que nous soyons unis à Ton offrande, portant dans la prière ceux qui souffrent et qui meurent. Permets que nous nous laissions transformer 

par Ta parole et Ta présence 

pour vivre en vrais témoins 
de la foi,
de l’espérance et de la charité.

Par Toi, avec Toi et en Toi,