Dimanche de Pâques fête de la Résurrection de Notre Seigneur

par le Père Marc Piallat
Curé des paroisses Sainte-Geneviève et Notre-Dame du Perpétuel Secours

 

Nous sommes dans une profonde communion de foi et de joie avec les Églises d’Orient (qui nous succèdent dans le calendrier liturgique la semaine suivante), les Protestants et les Évangéliques.

Jésus est vraiment ressuscité ! Nous confessons cet événement sans en être témoins mais en tant que bénéficiaires de la bonne nouvelle à la suite des saintes, des saints et des martyrs qui nous ont frayé le chemin. Si Jésus n’est pas ressuscité, pourquoi les sacrements ? Quelle serait la raison d’être de l’Église ? À quoi bon cette célébration émouvante de la Veillée pascale à Notre-Dame du Perpétuel Secours où huit d’entre nous ont reçu l’Esprit Saint par l’onction du baptême ? “Le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.” 1 Corinthiens 15, 21.

Voilà la pierre angulaire de notre foi, la proclamation sereine de notre appartenance à Celui en qui le Père a remis le surgissement de la vie plus forte que la mort et le péché. Et nous devons tenir dans cette foi et la proclamer au milieu du vacarme de l’actualité.

Une nouvelle fois, nous avons été éprouvés par un attentat qui impose le hurlement de la violence mortifère dans le cours de nos vies paisibles. Quoi de plus anodin que de faire ses courses dans un supermarché ? Les forces du mal aiment à frapper sauvagement là où on ne les attend pas. Les vies de Arnaud Beltrame, Christian Medvès, Henri Sosma et Jean Mazières ont été prélevées au nom d’une idéologie morbide qui se revendique d’un islam caricaturé. Il y a aussi le meurtre de Mireille Knoll qui avait échappé à la Shoah et qui coulait une retraite paisible à faire du bien à son prochain, sans se douter qu’elle risquait sa vie parce qu’elle était juive.

Tous ces regards éteints par des crimes insensés sont présents en nos cœurs. Nous célébrons la résurrection de Jésus avec lucidité, en portant le poids des souffrances de ceux à qui il ne reste que la force de dire “pourquoi” ? Nous avons aussi nos propres blessures, nos deuils et nos interrogations à déposer au pied de la croix. Nous te confions Seigneur, la perte d’un être aimé, l’intrusion d’une maladie grave, les soucis familiaux et professionnels et tout ce qui obscurcit le ciel de notre quotidien. Nous ne sommes pas non plus fermés aux souffrances de notre prochain dans un pays lointain ou dans notre quartier.

Célébrons l’eucharistie avec une foi renouvelée, accueillons la Bonne Nouvelle transmise par la Parole de Dieu et soyons attentifs aux signes qui évoquent la capacité de Dieu à faire naître la vie au cœur de ce que l’on croyait mort.

Je suis émerveillé par tout ce qui se passe dans nos paroisses et la participation des fidèles à l’œuvre de l’Esprit Saint par lequel le Christ déploie sa mission de Prêtre, Prophète et Roi. Il est présent aussi au cœur de l’initiative “Église verte” où sont réunis des familles, des enfants et des adolescents qui s’investissent pour donner davantage de vie aux quelques mètres carrés de verdure à Saint-Daniel. La fabrication en cours d’un compost permettra aux plantations futures, obtenues à partir de graines partagées, de profiter d’un engrais naturel produit par les déchets organiques. Tout cela reste modeste mais l’image est éclatante : quand les forces de la nature sont comprises et aidées, la vie peut surgir de ce que l’on croyait éteint. Si chacun apporte sa petite contribution, alors il est permis d’espérer qu’un jour, plus rien ne sera jeté, mais que toute matière transformée resservira pour améliorer la qualité de vie de toutes les populations de la planète dans le respect des lois de la nature.

Dieu ne nous jette pas parce que le péché nous a atteints, son amour nous transforme pour redonner la vie là où l’on ne voyait plus que les ténèbres de la mort et de la désespérance. Son pardon fait du neuf avec du vieux parce qu’il est la vie qui jaillit en surabondance. Merci Pape François de nous montrer comment l’Évangile est capable de transformer l’homme en profondeur quand il prend soin de son prochain et de son environnement en lequel il reconnaît l’œuvre de Dieu.

Merci à toute l’équipe “Laudato si” qui nous invite chaque semaine à avancer vers un monde où l’homme sera de plus en plus en union avec son Créateur et en harmonie avec son environnement.
Joyeuse fête de Pâques dans la lumière du Ressuscité.

Père Marc Piallat