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Joyeux et fraternels avec le Christ !

Santo Subito ?

Mardi dernier, à l’issue des obsèques de Gérard Gadois (pour ceux qui ne l’ont pas connu, Gérard fut longuement président de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul d’Asnières et, en de multiples situations, un véritable acteur de la charité), un paroissien me demandait : comment pourrait-on faire pour qu’il soit un jour béatifié ?

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Cela m’a rappelé notre pape Jean-Paul II quand, à l’issue de ses obsèques, tout Rome frémissait de l’invocation : Santo subito — qu’il soit vite proclamé saint ! Le peuple chrétien sait reconnaître ses saints, même s’ils ne seront pas tous, comme on le dit, portés sur les autels.

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L’assemblée des obsèques de Gérard était bien le peuple de ceux avec lesquels Gérard avait vécu et servi, et qui le bénissaient. Ne réclamons pas sa béatification ; laissons au Seigneur le soin de discerner en lui, comme en chacun de nous, ses mérites et ses faiblesses. Mais, quand même, rendons grâce pour tout le bien qu’il a fait.

Quand l’Église célèbre la fête de Tous les Saints, elle invoque ces hommes et ces femmes innombrables inscrits au calendrier liturgique des saints, le Martyrologe chrétien. On dit que plus de la moitié des saints reconnus aujourd’hui auraient été canonisés depuis le pontificat de Jean-Paul II !

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Mais si l’Église n’autorise le culte public que pour ceux qu’elle a reconnus, elle n’interdit pas que nous, en privé, nous nous confions à ceux ou celles dont nous reconnaissons les mérites. « Dans leur vie, dit la liturgie, tu nous procures un modèle, dans la communion avec eux une famille et dans leur intercession un appui. » Il s’agit bien sûr, non pas de les imiter, mais de nous laisser inspirer par eux dans nos choix de vie.

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Nos sœurs et frères les saints, vivant dans le ciel, tandis que nous vivons sur la terre, restent notre famille. Et nous avons confiance qu’ils veillent sur nous, surtout si nous le leur demandons.

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Madeleine Delbrel (1904-1964) évoquait la sainteté des gens ordinaires, des gens de la rue : « Ce sont des gens qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire ou sont des célibataires ordinaires. Ils ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires (...). Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis, est pour nous le lieu de notre sainteté... »

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Aujourd’hui, j’ai cité Gérard, mais il y en a tant d’autres que je pourrais évoquer et invoquer. C’est un des privilèges de nos vies de prêtres d’être les témoins de tant de sainteté ordinaire.

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Puissions-nous, chacun, en cette prochaine fête de Tous les Saints, faire mémoire de ces hommes et de ces femmes que nous avons ainsi rencontrés, ou que nous rencontrons encore (tous ne sont pas déjà morts !), et nous laisser inspirer par eux pour notre propre chemin de sainteté !