Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché !

Voici revenu la fête de tous les saints et la commémoration des fidèles défunts et ce mois très particulier où les textes de la liturgie ne cessent de nous interroger, souvent de manière allégorique et assez terrifiante sur nos fins dernières.

Epoque aussi où nous nous interrogeons sur notre mort et les craintes qu’elle suscite. Qui peut se vanter de ne pas l’avoir redoutée ?

Et nous pouvons comprendre que nombre de ceux qui n’ont pas la foi, conçoivent amertume et désespérance et que certains qui sont plus fragiles soient tentés par le suicide, voire passent à l’acte. La France est un des pays européens qui totalisent le plus de suicides : plus de 10 000 par an soit 55 par jour et plus de 250 000 tentatives par an.

Ces chiffres nous donnent à réfléchir et nous invitent notamment à une fonction de vigilance sur notre entourage lorsque nous voyons des personnes sombrer dans la désespérance : savons nous les accompagner ou alerter des personnes qui sont à même de le faire ?

Ils nous appellent aussi à annoncer davantage la Bonne Nouvelle ; loin est le temps et c’est heureux où l’Eglise refusait de célébrer les obsèques de ceux qui s’étaient suicidés. Que faisait-on à cette époque de la miséricorde ?

Seul Dieu connaît nos cœurs et le chemin que nous prenons pour le chercher.

Ce chemin n’est pas simple, mais ceux qui professent la foi se savent aimés de Dieu et c’est bien là toute la différence. Ils ont un sens à leur vie et c’est bien là toute la différence.

“Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, portera beaucoup de fruits”, nous dit saint Jean.

Et pour ceux-là la mort est certes une séparation physique, mais elle n’est pas un non sens

Car nous savons que nos vies sont aimantées vers le Christ.

Nous sommes l’église militante c’est-à-dire en marche vers l’éternité vers laquelle nous sommes reliés. Lorsque nous affirmons chaque dimanche, en proclamant la foi de L’Eglise :

“Je crois en la communion ses saints”, nous affirmons sans toujours en être très conscients, le lien qui existe entre l’Eglise de la terre celle du purgatoire dite l’Eglise souffrante et celle du ciel, dite Eglise triomphante.

 Ce trésor de prière qui nous unit, nous pouvons l’abonder de notre prière et puiser dedans en tant que de besoin. Et nous pouvons notamment prier pour hâter le passage vers le ciel des âmes qui terminent de se purifier dans ce lieu de miséricorde. Ainsi ces âmes pourront participer en plénitude à l’échange d’amour trinitaire dans le ciel. Et ces âmes peuvent aussi prier pour nous.

Saint Polycarpe a une très belle définition de la communion des saints, il écrit :

La communion des saints est la manière de célébrer entre nous et les défunts qui sont au purgatoire et au ciel, une solidarité mystique, une compassion éternelle, une présence réelle, une sollicitude fraternelle, un appui constant, et une continuelle intercession céleste dans l’amour miséricordieux de Dieu.

Point besoin pour les chrétiens de faire tourner les tables pour être en contact avec nos défunts, avec les saints reconnus par l’Eglise comme des phares pour notre foi, avec le peuple immense de ceux qui t’ont cherché comme nous dit la liturgie de la Toussaint.

Vivons dans l’espérance, demandons à ceux qui nous ont quitté leur intercession et prions aussi pour eux

Voilà une belle préoccupation pour le mois de Novembre

Gabriel